
Ce n’est pas à une « dérive » autoritaire du pouvoir à laquelle nous assistons , c’est à l’accélération d’une tendance qui est à l’œuvre depuis l’arrivée de Mr Macron au pouvoir.
On savait le personnage intransigeant depuis la loi El Khomri et la répression violente contre une manifestation organisée pour s’opposer à la casse du droit social et de la protection des salariés. Puis, l’épisode des gilets jaunes lui a permis de légitimer les pires violences.
On a alors appris à mieux comprendre la logique Macronienne.
Le « Qu’ils viennent me chercher !» en a dit long sur le mépris dans lequel il tient les mouvements contestataires : il n’a pas peur des « gens qui ne sont rien ». Épaulé par une
police aux ordres, tout paraissait possible pour faire passer la réforme des retraites, la pire des opérations d’appauvrissement en marche dans notre société. Et pour mettre le marché du
travail à l’abri du « chômage volontaire », (les chômeurs sont des fainéants), la réforme de l’assurance chômage va encore précariser les plus précaires, et aigrir les plus
désespérés.
Tout paraissait bouclé pour exercer l’autorité renforcée de l’état, 49.3 aidant.
Seulement voilà, la Covid arrive. Le « Nous sommes en guerre » annonce la couleur, le langage militarisé se banalise, les gens qui ne sont rien deviennent momentanément des héros, mais quiconque désobéirait ou s’opposerait au chef deviendrait suspect d’intelligence avec l’ennemi. Moment bien opportun pour Mr Macron, occasion de museler toute lutte sociale, pour décider des « états d’exception », privatifs de libertés, pour anesthésier le parlement et transférer l’exécutif à un « conseil de défense » à l’abri de tout contrôle démocratique. Tout cela au nom de l’ « urgence sanitaire », et « sécuritaire ». Les seuls à pouvoir revendiquer, ce sont aujourd’hui les policiers, et ils obtiennent gain de cause :
La loi « sécurité globale » les met à l’abri des images filmées, des poursuites judiciaires, ils pourront donc éborgner, gazer, surveiller avec des drones une population rendue passive. C’est la voie ouverte à une société de plus en plus répressive.
C’est bien là le fond de la question, le projet Macronien est celui de l’Oligarchie, d’un
capitalisme néo-libéral et autoritaire.
Quoi qu’il en coûte, il va s’agir d’asservir par tous les moyens les classes ou catégories potentiellement dangereuses ou indociles, pour garantir les opportunités de profit, de dividendes,
d’intérêts financiers, d’argent qui génère de l’argent sans rien produire.
Nous y voilà, cette autorité renforcée, inquiétante, n’est que l’expression concrète de la domination que les classes dirigeantes cherchent à exercer par la force et la violence sur un peuple dont Macron disqualifie les inquiétudes, et même la pensée.
D’autres voies sont possibles et souhaitables pour une société prospère, plus égalitaire, apaisée et de nouveau démocratique.
C’est là, le véritable état d’urgence.