Il faut déloger les élus locaux qui œuvrent pour le saccage des terres agricoles

Les gestes barrières, vous connaissez ?  
Ils partent du principe qu’une protection collective peut  résulter de l’addition de comportements individuels  responsables. Ce principe, « nous » pourrions le transposer à des gestes barrière pour enrayer le dérèglement climatique et la dégradation de l’environnement.  Mais voilà, qui est « nous » ?

Il y a les responsabilités individuelles, auxquelles nous sommes sensibilisés ou contraints,  et les responsabilités d’élus et de hauts fonctionnaires nommés.  Et là, ça coince.

Europacity, le pharaonique projet   à Gonesse,  a été écarté en 2019 et, à l’Elysée, on se félicitait  « de pouvoir afficher la couleur verte » : 300 hectares de terres agricoles étaient menacés d’artificialisation définitive (dont 80 pour Europacity).  Seulement voilà. Pour accueillir les 31 millions de visiteurs prévus, il fallait une gare de la ligne 17 Nord sur ces terres, ligne 17 dont par ailleurs la Mairie d’Ecouen vantait les avantages à grand renfort de banderoles en ville.

Cette ligne devait desservir le  Triangle de Gonesse, et curieusement, devenue inutile sans Europacity, la présidente du conseil régional d’Ile de France,  les élus locaux, le conseil départemental du Val d’Oise, la communauté d’agglo et le Préfet s’entêtent à vouloir la construire  en plein champs et donc à bétonner ces terres.

Soyons clairs, en dépit des conclusions de la COP 21, des propositions de la convention citoyenne pour le climat, des oppositions des associations, ces élus et le préfet s’entêtent à ne rien connaître des gestes barrières pour la protection des terres, de la biodiversité, du climat, de l’indépendance alimentaire, du réchauffement climatique.  Pourquoi un tel entêtement ? D’abord l’emploi, ce qui supposerait une forte urbanisation autour de cette gare fantôme. Ensuite, l’amélioration des transports (la gare est à 1,7 km de la première habitation) alors que  le pôle Roissy supprime en masse des emplois et que ses actifs se recrutent de façon croissante dans le Nord de l’Ile de France, voire, en Picardie. Avant même sa construction, cette ligne est déficitaire.

Puis, de façon incantatoire, il s’agirait du développement de l’Est du Val d’Oise que ces élus s’évertuent à présenter comme un tiers monde délaissé, rongé par le chômage et la pauvreté, menacé par des émeutes. Alors ils inventent toutes sortes de projets d’implantation improbables.. la bibliothèque nationale, la philharmonique, l’implantation de l’industrie pharmaceutique.. un relais de Rungis. 

Enfin, et c’est l’argument le moins avouable, c’est l’intense spéculation foncière dont ces terres vont faire l’objet : l’Établissement public foncier d’Ile de France a exproprié des terres, et les grands groupes financiers qui en sont partiellement propriétaires souhaitent, bien sûr, en retirer des plus values conséquentes.
 Le projet CARMA  propose une utilisation plus rationnelle de ces terres, en plein accord avec le plan régional pour l’alimentation de V Pecresse : Réhabiliter la ceinture alimentaire de l’agglomération.
Seulement, Mme Pécresse ignore Carma, ses capacités à créer des emplois nouveaux, à favoriser l’indépendance alimentaire et les circuits courts.

Elle a même fait expulser les militants écologistes et citoyens qui le défendaient en créant une ZAD.
CARMA sur les Terres de Gonesse est aujourd’hui le seul projet qui contribuera à l’indépendance alimentaire de l’Ile de France, à la culture bio, à la formation aux métiers de l’agro-écologie, à la protection des terres et de la biodiversité.
Voilà qui serait plus enthousiasmant qu’une gare et des entrepôts au milieu des meilleures terres agricoles d’Ile de France, non ? Alors, changeons au plus vite d’élus régionaux.