
Les usagers du RER D, notamment les habitants de Garges, Sarcelles, Villiers le Bel, Gonesse, etc vont devoir attendre encore plusieurs années supplémentaires pour voir aboutir la
modernisation qui devrait permettre d'augmenter la fréquence des trains sur ces lignes surchargées.
Il s'agit d'un nouveau système de pilotage dans le tunnel reliant la gare du Nord à la station Chatelet Les Halles pour en fluidifier le trafic entre les 2 lignes de RER qui partagent ce
tunnel très encombré.
Le coup de théâtre est intervenu le 20 juillet. Ce jour-là, le PDG de SNCF Réseau rencontre la présidente de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse. Adepte du franc-parler, il n’y va pas par quatre chemins : il tient à la prévenir qu’il ne peut pas, en l’état, lancer le dernier acte de l’appel d’offres de NExTEO, ce projet à 1 milliard d’euros qui est destiné à moderniser les lignes B et D du RER d’ici à 2030.
Pour lui, il y a des risques technologiques forts autour de la semi-automatisation de ces lignes, et, par extension, des risques de surcoûts. Il est urgent d’évaluer ceux-ci avant de demander aux
industriels de donner leur dernier prix.
La nouvelle passe mal à la région car Valérie Pécresse mise sur l’amélioration des transports du quotidien pour faire de son deuxième mandat une réussite. Or, sur ces lignes, qui, à elles deux,
transportent quotidiennement 1,6 million de voyageurs, tout nouveau retard est explosif.
C'est pourquoi elle a convoqué un conseil d’administration extraordinaire d’Ile-de-France Mobilités (IDFM), l’autorité organisatrice des transports, pour le 13 septembre, en sommant le PDG de SNCF Réseau de venir s’expliquer.
NExTEO est un nouveau système d’exploitation des trains, aussi ambitieux qu’essentiel, nécessaire pour améliorer les conditions de circulation sur les lignes B et D du RER.
Les passagers de ces lignes nord-sud de la région parisienne vivent aujourd’hui un enfer. Ils ne comptent plus les retards, incidents et interruptions de trafic à répétition.
En somme, ce que vivaient les passagers de la ligne A du RER avant que dix ans de travaux viennent changer la donne. En 2016, IDFM a présenté un programme à 7 milliards d’euros pour ces lignes : de nouvelles rames, une infrastructure (caténaires, postes d’aiguillage) renouvelée et cette technologie, NExTEO, qui permet de faire circuler plus de trains.
Outre les difficultés technologiques, la principale est d'ordre financier, puisqu'un surcoût important parait probable.
SNCF Réseaux, après la réforme décidée par le gouvernement Macron, n'est plus un établissement public, mais une société anonyme : son PDG,est responsable juridiquement et personnellement de tout dérapage financier.
L’État lui a fixé une limite quant à sa capacité d'endettement et l'a contraint à atteindre l'équilibre financier en 2024.
Il ne peut donc faire autrement que de se retourner vers la région pour obtenir l'augmentation du budget du projet.
Quoi qu'il en soit, cette situation causera un nouveau retard à la modernisation de ces deux lignes, et la "galère" que vivent quotidiennement leurs usagers n'est malheureusement pas près de cesser.
Manifestement, la présidente de région et le gouvernement préfèrent faire avancer rapidement le Grand Paris Express et sa ligne 17 pour conduire les voyageurs de l'aéroport de Roissy à Paris, plutôt que de permettre aux habitants des quartiers populaires de l'Est du Val d'Oise de circuler dans des conditions convenables.