Camaïeu : fermeture définitive, mais questions ouvertes

Déstockage, larmes et incompréhension avant fermeture définitive

L’enseigne d’habillement féminin, qui est à présent en liquidation judiciaire, n'a pas réouvert ses 511 magasins après le samedi 1er octobre.

Ses 2 600 salariés seront licenciés.

Cette fermeture concerne plusieurs magasins dans notre territoire dans les centres commerciaux Leclerc de Moisselles, Carrefour de Saint Brice, My Place de Sarcelles, Auchan de Soisy, ainsi qu'un magasin de ville à Enghien.

 


Contrairement à ce qu'on pourrait croire, cette retentissante faillite n'est pas seulement la conséquence de la crise que connaît le secteur de l'habillement.

Fondée en 1984, Camaïeu a été, avec ses 511 magasins dans toute la France, l’un des distributeurs les plus rentables du secteur de l’habillement féminin dans les années 1990.
Elle a été reprise en 2020 par la Financière immobilière bordelaise (FIB), société foncière détenue par l’homme d’affaires Michel Ohayon, 104e fortune de France.


Moins de 2 ans après elle a été placée en redressement judiciaire début août, et le mercredi 28 septembre, le tribunal de commerce de Tourcoing a prononcé sa liquidation, après avoir écarté le plan de continuation présenté par M. Ohayon.

 

La rapidité de cette chute est impressionnante : 228 millions € de chiffre d’affaires en 2021 et 146 millions de pertes en juin 2022 et 250 millions de dettes, alors que l’enseigne n’avait aucune dette au moment de sa reprise !
Ces chiffres ne peuvent laisser indifférent, d’autant plus que le nouveau propriétaire avait refusé l’augmentation des salaires et même le versement de primes au personnel

 

L’écœurement des salariés provient aussi du fait que cette direction a été incapable de payer ses fournisseurs, ses bailleurs et les prestataires. Faute d’être payées, les commandes de marchandises n’étaient plus livrées. Dès lors, les magasins ne proposaient plus que 4 000 produits au lieu de 9 000 habituellement, alors que la direction imposait des augmentations de prix excessives sur certains produits.
Conséquence inévitable sur la perte de clientèle, jusqu’alors pourtant plutôt fidèle

 

Comment ne pas comprendre que plusieurs salariés, avec leur syndicat CGT, envisagent d’entamer des poursuites judiciaires pour au moins connaître les raisons de ce gâchis ?
Et comment ne pas partager l’inquiétude des salariés des autres enseignes dont M Ohayon est propriétaire : Go Sport, Gap, La Grande Récré, et plusieurs Galeries Lafayette ?