Les aides aux entreprises nous coûtent un pognon de dingue !

 Les économistes sérieux estiment que le montant total des aides publiques reçues par les entreprises se monte en France à 205 milliards d’€ en 2019, soit 8,4 % du PIB (produit intérieur brut).
C’est-à-dire près de 41% du budget de l’État !
Ce montant exorbitant est financé de fait par une hausse de la fiscalité des ménages et par la dette publique. Et il n’a pas fini de progresser !
Il ne s’agit cependant que d’une estimation : non seulement il existe plus de 2 000 mécanismes de soutien dont bénéficient les entreprises françaises, mais ces ides sont distribuées en général dans la plus grande opacité.
Il est dès lors très difficile voire impossible de chiffrer leur montant total, et encore plus de savoir vraiment objectivement quelles sont les entreprises bénéficiaires, et pour quel montant total, tant les données sont disparates
De quelles aides parle-t-on en réalité ?
Celles qui sont ainsi comptabilisées correspondent seulement aux transferts de richesse vers les entreprises qui ne suscitent aucune contrepartie.
Ainsi, la commande publique n’est pas comptabilisée car la puissance publique s’enrichit autant qu’elle dépense. Les prises de participation de l’État ou les garanties publiques ne sont pas prises en compte non plus.
Il s’agit donc des dépenses budgétaires en faveur des entreprises, des baisses de cotisations sociales octroyées et aux dérogations fiscales, les fameuses « niches fiscales » de toutes sortes.

Même si certaines ont été finalement intégrées dans le droit commun, car les entreprises en bénéficient toujours.

 

Les montants des aides ont explosé atteignant 41% d budget de l’État.
Dans le montant exorbitant des aides reçues par les entreprises, (205 milliards d’euros, l’équivalent de près de 8,5 % du PIB, ou encore de 41 % du budget de l’État, l'essentiel provient des niches fiscales (109 milliards), 64 milliards d’allègements de cotisations sociales et 32 milliards de dépenses budgétaires.
Les cadeaux fiscaux croissants aux entreprises conduisent à taxer davantage les particuliers et à endetter le pays : c’est un choix politique des gouvernements successifs depuis près de 20 ans.
Ainsi l’impôt sur le revenu représentait 25% des recettes totales de l’État en 2019 : il n’était que de 18% en 2007.
Et comme cela ne suffit pas, le reste de la facture est financé par une montée de la dette publique : celle elle qui permet d’absorber le coût des aides publiques aux entreprises.


On voit là toute l’hypocrisie de ceux qui veulent baisser encore les dépenses liées aux services publiques sous prétexte de réduire une dette excessive de l’État, alors que c’est l’explosion des aides aux entreprises qui est la cause essentielle de l’augmentation de la dette !


Si encore ces aides étaient positives pour le pays !
S’agissant des baisses de cotisations salariales leurs effets sont censés être positifs sur l’emploi. Mais les études tendent à montrer qu’un tel lien est inexistant.
Le seul résultat qui semble clair, c’est que la baisse du coût du travail incite les entreprise à utiliser du travail peu cher au lieu d’investir.
Ce qui pourrait expliquer en partie, paradoxalement, le manque de compétitivité des entreprises françaises qui perdent en innovation et productivité de long terme ce qu’elles gagnent en baisse immédiate de coût du travail.
On sait bien par ailleurs, que la meilleure incitation à l’innovation privée passe par la commande publique, avec un effet bien plus fort que les subventions et les incitations fiscales.
Cela a été démontré depuis longtemps par l’étude des grands projets industriels (Aérospatiale, Concorde, TGV, Airbus, …)

Or, alors que les dispositifs français de soutien public à la recherche et à l’innovation n’ont cessé de progresser (avec notamment le produit phare du Crédit impôt recherche), la recherche française progresse peu et reste largement « à la traîne » derrière les autres pays industrialisés (Corée, Japon, USA, Allemagne, Chine, …)

 

A quoi servent donc les aides à l’innovation dans un pays qui se désindustrialise comme la France ?

Déverser de plus en plus d’aides à l’innovation dans un système qui se réduit comme peau de chagrin ne peut pas être efficace.
En plus d’être inefficaces, ce genre d’aides crée une dépendance financière des entreprises, une sorte de drogue dure qui conduit à un enchaînement pervers !


Les aides publiques aux entreprises coûtent une fortune au budget et nourrissent la dette publique pour une efficacité qui est très loin d’être démontrée.
Quand on pense aux représentants du patronat et aux responsables politiques qui se plaignent régulièrement du niveau des dépenses publiques et de la dette !
Et qui exigent des salariés et des citoyens de se serrer toujours plus la ceinture, alors que ce sont eux qui payent la note de leurs gaspillages !
On se dit qu’il est plus que temps de remettre la politique économique et sociale du pays dans le bon chemin.