
En 2018, selon la dernière étude connue de l'INSEE, 1,25 million d'immigrés travaillaient en Ile de France, soit 22% d e la population active de la région.
Mais il y a des métiers où ils sont surreprésentés, comme par exemple dans l'aide à domicile et les employés de maison (61,5%), les ouvriers du bâtiment (plus de 60%).
Ils sont nombreux également, plus de 40 %, chez les agents de sécurité, les agents d’entretien ou dans l’hôtellerie-restauration, et plus de 50% chez les cuisiniers !
On constate qu'il s'agit là de métiers de base, essentiels à la bonne marche de notre société, et souvent peu visibles.
Mais est-ce à dire que les immigrés qui viennent travailler en Île-de-France sont peu qualifiés ? Pas du tout.
En 2018, 37,2 % des immigrés âgés de 25 à 34 ans étaient titulaires d’un bac + 5 ou supérieur, ce qui est très proche de la situation de la même tranche d'age de la population non immigrée (39%).
La réalité, c'est que les immigrés sont davantage confrontés à l’inadéquation entre niveau de diplôme et métier.
En Île-de-France, près de 40 000 actifs immigrés détenteurs d’un diplôme Bac + 5 occupent un emploi d’ouvrier ou d’employé. Et seuls 56 % des immigrés détenteurs d’une licence accèdent aux professions intermédiaires ou supérieures, contre plus de 80 % des non-immigrés.
Leur arrivée récente sur le territoire, les réticences de l’employeur, mais aussi l’obligation de disposer d’un diplôme européen comme certaines professions médicales ne peuvent expliquer seules
ces importants écarts.
Ni que ces travailleurs se retrouvent dans des métiers aux conditions de travail souvent contraignantes ou avec des horaires décalés ou tardifs, dans lesquels les employeurs sont confrontés à de
grandes difficultés de recrutement.
Il y a certainement des causes structurelles et culturelles plus profondes à rechercher
Le fait que la grande majorité des travailleurs immigrés vivant en France viennent d'Afrique, le continent à le colonialisme français a été le plus important, ne semble pas y être
étranger.
Pas plus que la discrimination systémique dont certains continuent à nier l'existence.