Méga Bassines : guerre de l'eau ou écoterrorisme ?

Imaginez une gigantesque piscine qui peut faire jusqu'à 18 hectares, soit plus de dix terrains de football, creusée au beau milieu des champs, de dix à quinze mètres de profondeur et avec, au fond, une bâche en plastique ...

C'est ça les méga bassines, et celle qui a fait l'objet des manifestations de ces derniers jours n'est que la 1ère des 16 qui sont prévues à moyen terme.

On comprendra la détermination de ceux qui  s'y opposent depuis longtemps.

Remplies grâce au pompage de l’eau des nappes phréatiques superficielles l’hiver, ces bassines peuvent stocker jusqu’à 650 000 mètres cubes d’eau (soit l'équivalent de deux cent soixante piscines olympiques). Ces réserves sont destinées  à irriguer en été, notamment les cultures de maïs, quand les précipitations se font plus rares.

 

La Bassine de Sainte-Soline, c’est 720 000 mètres cubes d’eau sur plus de dix hectares, dix-huit kilomètres de tuyaux pour des exploitants agricoles, dont pas un seul n’a renoncé aux pesticides.

Les manifestants refusent cette appropriation de l’eau, un bien commun, au profit d’une petit partie des agriculteurs.

 

Devant cette situation, la réponse du gouvernement est la même que celle qu'il apporte face à toue revendication collective organisée : l'interdiction, la répression et la violence policière.
Les affrontements étaient donc inévitables ; on pourrait même dire que le ministre de l'intérieur Darmanin les avaient suscités en déployant plus de 1500 gendarmes sur place pour empêcher l'accès au site

 

Répartis en trois cortèges, les manifestants se sont très vite heurtés aux gendarmes déployés pour protéger le chantier. Leur objectif : réussir à atteindre la bassine, enlever toutes les grilles qui protègent le chantier, reboucher le début du trou, empêcher la reprise des travaux
Certains d’entre eux ont réussi à forcer des grilles protégeant le chantier puis à entrer brièvement à l’intérieur, avant d’être repoussés par les forces de l’ordre
Après une accalmie le 1er soir, les affrontements ont duré tout plusieurs jours, sous des formes diverses.
Inévitablement, ils ont donné lieu à des provocations et des violences , montées en épingle par les médias "main stream" mais dont la responsabilité incombe clairement aux objectifs donnés par le gouvernement aux "forces de l'ordre".

 

Depuis, pour masquer laborieusement son inaction climatique, le gouvernement vient d'inventer le terme d'écoterrorisme pour nommer l'action légitime de ceux qui veulent défendre le droit à l'eau pour tous.
Outre que l'on voit mal ce qu'il y a de terroriste dans l'action de manifester, cette qualification atténue de fait le caractère criminel des véritables actes de terrorisme tels que ceux que notre pays à connus, notamment en 2015.

 

Comment ne pas comprendre non plus que la pénurie d'eau que certaines régions de notre pays connaissent déjà (comme d'autres régions du monde beaucoup plus gravement) va nécessairement générer de nombreux conflits d'usage, pouvant devenir même très violents.

C'est pourquoi certains n'hésitent pas à prévoir de futures "guerres de l'eau".