Il faut revoir la carte de l'éducation prioritaire du Val d'Oise

La publication récente par le ministère de l’Éducation nationale de l’indice de position sociale (IPS) de chaque collège du Val-d’Oise met une nouvelle fois en lumière les inégalités sociales entre établissements.
Cet indice permet d’évaluer la position sociale des élèves en fonction du diplôme de leurs parents, de leurs revenus, de leurs pratiques culturelles ou encore de leurs conditions de logement.

Compris entre 38 et 179,  plus il est élevé, plus la position sociale des élèves l'est .

Le département du Val d’Oise compte 138 collèges, dont 112 publics et seulement 26 privés sous contrat.


Pourtant, ces derniers monopolisent largement le haut du classement. Ainsi, parmi les dix collèges affichant les IPS les plus importants (autrement dit accueillant les élèves évoluant dans un milieu plutôt favorisé) tous sont privés : ils dépassent l’indice 130, parfois même140.

Un nombre bien supérieur à la moyenne nationale (104) et plus du double de l’IPS du collège public classé dernier !

À l’inverse, on ne trouve aucun établissement privé dans les 31 collèges du Val d’Oise qui présentent un IPS faible, c’est-à-dire inférieur à 90.
Évidemment les établissements classés en réseaux d’éducation prioritaire (REP) ou prioritaire renforcé (REP +) sont majoritaires dans cette liste, celle-ci présente néanmoins quelques informations qui confirment clairement les inégalités sociales et territoriales dont sont victimes les habitants de l’est du département.


Ainsi, parmi les 10 collèges les moins favorisés du Val d’Oise, 4 sont situés à Sarcelles, 3 à Villiers le Bel et 2 à Garges-lès-Gonesse (le 10ème se trouve à Argenteuil), avec des niveaux d’ITS extrêmement faibles (entre 75 et 67)
Par ailleurs, 3 collèges dont l’ITS est inférieur à 90 n’ont pas le classement REP (dont 1 à Gonesse).


Quant au collège Anatole France de Sarcelles (classé bon dernier du département avec un ITS de 67), il n’est même pas classé en REP+ alors que le collège Jean Lurçat (ITS 75) en bénéficie.


Le classement en éducation prioritaire n’est certes pas une panacée, mais il permet aux collèges de disposer de moyens supplémentaires qui peuvent s’avérer nécessaires pour corriger les inégalités.
C’est pourquoi il s’avère urgent de revoir la carte du réseau d’éducation prioritaire du Val d’Oise.