
Comme chacun sait, la santé n’a pas de prix, mais elle a un coût. Et pour certains ce coût se traduit pas des profits !
Ainsi les laboratoires d’analyse médicales ont vu leur chiffre d’affaires global, et donc leurs bénéfices presque doubler entre 2019 et 2021, passant de 5,1 milliards d’€ à 9,4 milliards
d’€.
Cela ne les empêche pas de se mettre en grève pour protester quand le gouvernement leur demande de réaliser 250 millions d’€ d’économies en 2023, montant pourtant relativement modeste au
regard de leurs superprofits.
Ce qui provoque la colère des biologistes, c’est qu’il leur est demandé de revoir à la baisse le tarif de de leurs examens courants (hors tests Covid), charge à eux de négocier avec l’assurance
maladie lesquels et dans quelles proportions.
C’est évidemment la pandémie qui est la cause principale de cette croissance inédite dans le secteur des laboratoires.
Mais il n’en reste pas moins vrai que la tarification des autres examens ne tient pas compte de l’automatisation généralisée qui a entraîné une important baisse de leurs coûts.
Ce phénomène a manifestement accru la profitabilité de ce secteur d’activités, dont on constate le résultats par le développement rapide de sociétés capitalistiques ayant acquis plusieurs
centaines de laboratoires organisés en réseau, existants souvent depuis plusieurs décennies : Biosaga, Biofutur, etc.
La profitabilité est telle qu’on assiste même de plus en plus à un phénomène de concentration, par fusion acquisition de ces réseaux de la part de grands groupes nationaux ou internationaux : Biogroup Inovie, Synlab, Unilabs, …
Tout cela justifie pour le moins que la réalité des coûts des laboratoires fasse l’objet elle aussi d’une analyse détaillée, puisque, au final, c’est l’argent des cotisations des salariés (et de
leurs employeurs) qui finance ces activités et alimente les revenus de biologistes.
Cette légitime exigence valait-elle la peine de fermer les laboratoires plusieurs jours, au risque de la santé de nombreux patients ?
Heureusement, il y a encore une grande majorité de professionnels de santé qui sont conscients du fait que, s’ils exercent leur profession dans un cade libéral, c’est de l’argent « public » qui
permet d’en assurer le financement.
Ils savent que leurs revenus ne seraient pas les mêmes si leurs patients n’étaient pas remboursés par la Sécu.