Face à une inflation estimée à au moins 6% en 2023, les 4,1% de hausse du budget annoncés dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale semblent largement
insuffisants.
Cette insuffisance de moyens fait craindre de nouvelles économies.
Le gouvernement ignore totalement les appels qui proviennent de toutes parts pour assurer le sauvetage de la santé.
Quand l’inflation est de 6 % et que le budget n'augmente que de 4 %, cela revient à faire 2 % d’économies, soit entre 1 et 2 milliards : ils seront imputés pour l'essentiel aux dépenses de
personnel puisque celles-ci sont le premier poste de dépenses des hôpitaux (entre 58% et 65% selon les situations).
Il ne pourra donc pas y avoir d'augmentation des effectifs comme tous les acteurs de l’hôpital le demandent.
Faute d’être en nombre, les personnels soignants désertent l’hôpital public, au sein duquel ils ne trouvent plus un exercice satisfaisant. C'est particulièrement le cas pour les infirmières qui
répugnent à entrer à l’hôpital à l'issue de leur formation, et encore plus à y rester après 3 ou 4 années de service
Alors que tous les gouvernements successifs ont fermé des lits pour réduire les dépenses de personnel, c'est maintenant en raison du manque de personnel que les lits restent fermés
!
Ainsi, l’hôpital ne peut plus accueillir les épidémies hivernales attendues ou pas (comme la bronchiolite actuellement) et repousse sans cesse les soins pourtant indispensables de patients
atteints de maladies chroniques.
Faute de lits, les médecins hospitaliers exercent leur activité dans des conditions dégradées et précaires : ils réalisent un tri qui ne dit pas son nom.
La crise de la pédiatrie aujourd’hui préfigure ce qui pourrait arriver demain pour l’ensemble de l’hôpital public.
Cette dégradation de la situation hospitalière risque d’aboutir à la disparition de pans entiers d’activités et de savoir-faire dont l’hôpital public est le seul opérateur, avec des conséquences dramatiques sur tout notre système de santé.
Il est urgent d'agir.
Dans cinq ans, il sera trop tard pour sauver notre système de santé !