Après la COP15, que va devenir l’arche de Noé de Mesnil-Aubry ?

Le CAVEX (Conservatoire des animaux en voie d’extinction) abrite 250 oiseaux et mammifères, pour la plupart des espèces menacées.

 

C’est un petit joyau dissimulé derrière les hauts murs d’une propriété du XVIIIe siècle, dans ce petit village du Val-d’Oise au nord d’Ecouen.

 

Aujourd’hui, avec l’âge avancé du propriétaire, l'avenir du site est en question alors que la défense de la biodiversité vient d'être au cœur de la COP15 de Montréal.

Seuls les gazouillis et autres pépiements qui égaient la rue trahissent ces trésors cachés.

Une fois la lourde porte franchie, c’est l’émerveillement : un parc de 4 ha transformé en une véritable arche de Noé composée presque uniquement d’espèces menacées.

 

Son créateur, le docteur Quinque, est reconnu mondialement comme spécialiste de l’élevage des oiseaux sensibles : il a récemment transmis à l’association CAVEX la totalité des animaux dont il s’est rendu propriétaires tout au long de sa vie


Il a consacré à cette collection la quasi-totalité de ses honoraires de chirurgien orthopédiste, avec l’objectif de sauver de nombreuses espèces animales en voie d’extinction : notamment l’oie pygmée d’Afrique, le pigeon soyeux de Nouvelle-Calédonie, le tamarin-lion doré, et surtout le cagou, ce petit échassier de 55 cm, endémique de la Nouvelle-Calédonie qui était classé il y a encore quelques années parmi les dix espèces les plus menacées d’extinction au monde.

 

Ce petit volatile au plumage gris-bleu clair hérisse son impressionnante huppe et déploie ses ailes dès que l’on menace son territoire. Il pousse un cri, semblable à un aboiement, qui peut être entendu à 3 km en milieu découvert.


L’action du CAVEX est soutenue depuis plusieurs années par plusieurs institutions prestigieuses comme l'Unesco, l’Institut de France, l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN), la Société Nationale de Protection de la Nature, le Muséum National d'Histoire Naturelle (MNHN), ...

Il fonctionne grâce à plusieurs bénévoles et emploie 4 soigneurs pour un budget annuel d’environ 260 000 - 270 000 €, ce qui nécessite de trouver d’autres sources de financement après le retrait du fondateur : dons, mécénats d’entreprise, parrainages d’animaux, …


L’équipe de bénévoles souhaite faire perdurer cet équipement, en investissant dans de nouvelles couveuse par exemple, en améliorant la sécurité (des tamarins-lions ont été volés en 2020), en embauchant des soigneurs supplémentaires, …
Ils envisagent également d’ouvrir le site au public et d’y adosser un volet culturel (concerts, expositions, notamment en mettant en valeur l’impressionnante collection de 300 animaux naturalisés du docteur Quinque.
C’est un joyau de la conservation animale qu’il faut pérenniser et faire briller localement.

Cela peut être un vrai atout pédagogique et de sensibilisation.
On comprendrait mal que les collectivités territoriales concernées par notre territoire (région, département, communauté d’agglomération, …) ne décident pas d’y contribuer.