On savait déjà que la complexité du dispositif Parcours Sup, l’opacité des critères de ce qu’il faut bien appeler la sélection à l’entrée de l’enseignement supérieur et la difficulté pour
la majorité des jeunes à se projeter vers un avenir professionnel incertain, généraient une grande anxiété chez les élèves et leurs parents.
Alors que s’ouvre, ce mercredi 18 janvier, la période d’inscription des vœux sur la plate-forme , de nombreuses familles, ont recours à des sociétés privées de coaching qui accompagnent les
élèves dans la formulation de leurs choix d’orientation post-bac.
C'est bien sûr l’insuffisance des moyens attribués par l’État et les Régions au service public chargé de l’orientation scolaire qui est la cause principale de cette évolution.
Avec seulement un psychologue de l’Éducation nationale, chargé de l’orientation, pour 1 500 élèves, ces professionnels du service public manquent de temps.
Quant aux professeurs principaux, censés guider les élèves dans leurs choix, ils ne sont pas formés pour ça.
Il y a d'énormes besoins et insuffisamment de moyens et de compétences pour les satisfaire.
C’est ce qui a permis à des acteurs privés de se positionnés sur ce qui est devenu "un marché" en partant du postulat que les familles ont conscience que l’orientation est un métier et qu’elles sont prêtes à payer pour ça,
En début d’année, il est rare qu’un élève de terminale ait vraiment une idée de ce qu’il voudrait faire. Les tests de personnalité et d’orientation proposés par un coache pourront, pense-t-il,
lui permettre de découvrir certaines facettes de son caractère et d’arrêter les quatre vœux (sur 10 choix possibles) qu’il va formuler.
De leur côté, ses parents se sentent
démunis face à cette plate-forme. Et ils ne savent pas comment l’aider.
C’est pourquoi ils peuvent facilement être tentés de se tourner vers le coaching en orientation en pensant que c’était la meilleure solution pour leur enfant.
Mais évidemment, ce service a un coût.
En règle générale, l’accompagnement promis par ces sociétés varie entre 200 et 800 euros, et peut même grimper jusqu’à 1 000 euros pour les prestations complétées par la recherche d’un parcours
d’alternance.
Les entreprises de coaching s’appuient sur des salariés indépendants venus de la psychologie et surtout de l’univers des ressources humaines.
On comprend que ce type de service n’est pas à la portée de toutes les familles et que cette évolution aggrave encore la sélection sociale à l’entrée de l’enseignement supérieur qu’a générée
Parcours Sup.
En réalité, on s’aperçoit même que les élèves qui en bénéficient sont ceux qui auraient le moins besoin d’un tel accompagnement en raison de leur milieu social et de
leurs bons résultats scolaires.
D’autant plus que le phénomène se développe, les sociétés de coaching s’adressant maintenant aussi aux élèves de 3ème en vue de leur orientation pour l’entrée au lycée !
A quand le coaching à la maternelle ?
En réalité, seul le service public peut favoriser l'égalité pour l'orientation entre les élèves, quelle que soit leur origine sociale.
L’Éducation nationale, les régions et les collectivités territoriales, tout particulièrement les communes avec leur services jeunesse, devraient mieux coordonner leurs interventions dans ce sens.