Une immense retenue d’eau a été créée par un agriculteur de Banthelu, petit village du Val-d’Oise, sans aucun permis d’aménagement.
Si le forage n’est pas encore actif, le projet suscite une levée de boucliers.
Habitants et associations entendent dénoncer cet aménagement et exigent que l’eau soit gérée comme un bien commun.
Un premier rassemblement de protestation est prévu samedi 28 janvier à 14h.
Cette bassine n’est pas aussi grande que celles qui font polémique dans les Deux-Sèvres et notamment à Sainte-Soline.
Mais, dans ce petit village de 150 habitants, on ne voit qu’elle au milieu des champs et en bordure des habitations.
Un trou de 125 mètres de long et de 50 mètres de large, l’équivalent de cinq piscines olympiques,, dimensionné pour pouvoir stocker 25 000 m3 d’eau.
Première bassine creusée en Île de France, elle dénature totalement le paysage avec ses grandes bâches en plastique noir, au milieu du décor bucolique du parc naturel régional du Vexin.
C’est en rentrant de leurs vacances d’été que la plupart des habitants du village ont découvert ce gigantesque trou. En septembre, les travaux étaient finis, sans que personne n'ait pu intervenir
ni même s'informer.
Aucun affichage annonçant ou expliquant ces travaux, alors qu'il semble bien qu'un tel chantier nécessite des autorisations préalables, d'autant plus que le village est situé dans le parc naturel régional.dont la règlementaton e matière d'aménagement est assez précise et contrôlée.
En réalité, c’est seulement une déclaration de forage qui été déposée en préfecture
Le demandeur a été autorisé par la préfecture à prélever environ 150 000 m3 par an pour remplir sa bassine, en vue d’arroser 350 hectares de cultures pour lesquelles il assure manquer
d'eau après la sécheresse récente.
Mais, la bassine elle-même n’a fait l’objet d’aucune demande d’aménagement avant que soient achevés les travaux.
Le permis d'aménager une retenue d'eau n'a été finalement
déposé à la mairie qu'après coup, à la mi-septembre.
Indépendamment des entorses aux règle d'urbanisme et aux atteintes au paysage, cette affaire pose surtout, à long terme, le problème de l'usage et de la gestion de l'eau.
Les ressources en eau du Val-d’Oise sont médiocres en quantité et qualité après la sécheresse,
Le réchauffement de la planète va accentuer le manque d’eau, il ne faut pas laisser faire n’importe quoi par n’importe qui sous peine de créer des problèmes insurmontables pour tout le
monde.
Alors que de notoriété publique les nappes d’eau souterraines sont trop basses, le Préfet continue à autoriser des forages à 80 ou 100 mètres de profondeur pour des usages agricoles,
mais, l’eau potable n’est puisée qu’à 40 mètres : comprenne qui pourra …
Les bassines ne sont pas du tout une solution pour lutter contre le réchauffement climatique : elles vident
les nappes et induisent une grosse perte d’eau via l’évaporation.
Leur existence constitue une aberration écologique et agricole, puisqu’elles induisent une forte artificialisation des sols en enlevant une épaisseur de terre fertile du dessus pour étendre une
bâche en plastique.
Par ailleurs, cet accaparement de l’eau par un seul agriculteur en elle lèse plusieurs autres qi se voient ainsi privés d’une ressource qui leur est au moins
autant indispensable
En résumé, une telle initiative ne peut que générer des conflits de tout sorte sans apporter de solution.
Il est de la responsabilité des autorités publiques d’y mettre fin et d'éviter qu’elle soit reproduite ailleurs.
Pour cela, considérer enfin que l'eau est un bien commun et non une marchandise doit devenir une nécessité .