Les sociétés d’autoroutes nous roulent …

Et le gouvernement Macron Borne-Le Maire les laisse faire !
Une étude officielle, dormant depuis 2 ans dans les tiroirs du ministre de l’économie Bruno Le Maire (dévoilée par le Canard Enchaîné), met en avant les profits extraordinaires réalisés par les concessionnaires d’autoroute.
Depuis la privatisation des autoroutes engagée en 2006 sous l’ère Sarkozy et poursuivie sous la présidence Hollande, deux groupes du BTP contrôlent 2/3 des 9000 km du réseau national
IL s’agit du groupe Vinci qui contrôle les réseaux ASF ‘Autoroutes du Sud de la France), Cofiroute (Centre Pays de la Loire et Escota (Esterel - Cote d’azur) et du groupe Eiffage qui possède les réseaux APRR (Bourgogne Franche Comté) et Area (Rhône Alpes)
Leurs profits seraient, aux dires des experts ayant réalisé cette étude, très largement supérieurs à ce qui était envisagé dans les contrats de concession signés avec l’État.  Ils présentent en effet une rentabilité proche de 12%, alors que la rentabilité envisagée initialement plafonnait à environ 7,5%.
Cette situation est en contradiction avec le principe de "rémunération raisonnable" des marchés publics.

 

Quand on sait que la fin des contrats de concession actuel est prévue, selon le cas, entre 2031 et 3036, on imagine aisément que le superprofit de ces groupes pourrait est supérieur à 50 milliards d’€ (elles touchent environ 11 milliards de recettes de péages par an)


C’est pourquoi le rapport évoque trois options pour remettre un peu d’ordre dans ces marchés.
1- soit mettre fin de manière anticipée aux contrats en cours dès 2026, soit neuf à dix ans de moins pour APRR et ASF par exemple
2- soit baisser de manière importante les tarifs de péage dès 2023 d’environ 60% pour tous les réseaux, ce qui représenterait par exemple une économie de21€ sur un trajet Paris-Lyon
3- soit décider un prélèvement par l’État de près de 63% sur l’’excédent brut d’exploitation des groupes concessionnaires, depuis 2021 jusqu’à la fin de la concession, près de 55 milliards €


Sans surprise, aucune de ces hypothèses n’a été étudiée par le gouvernement depuis le dépôt du rapport, et pour cause, puisque Bruno Le Maire a déclaré devant le Medef : « Un super profit, je ne sais pas c que c’est ».
Plus grave : malgré ce constat, les tarifs de péage vont encore augmenter de 4,75% en moyenne au 1er février, accentuant encore le scandale de ces surprofits.


Il n’en reste pas moins que le contrôle des sociétés autoroutières par l’État est singulièrement déficient et qu’il serait indispensable d’introduire plus de rigueur pour la préparation de la négociation des concessions suivantes (s’il y a lieu)
La question de la remise en état es réseaux s’avère en effet particulièrement sensible.


Il est en tout état de cause très surprenant, pour ne pas dire choquant, que le ministre de l’Économie se montre aussi négligent et si peu impliqué quant au sait l’importance économise, sociale et financière du réseau autoroutier.
Mais cette carence est bien dans la logique de l’idéologie libérale qui l’anime, comme le gouvernement auquel i appartient sous la direction d’Emmanuel Macron.