Permis de tuer en Palestine ?

 

Depuis plus d’un mois, le monde semble avoir basculé dans une dystopie délirante.

Malheureusement, contrairement à la prévision de Gramsci, si l’on observe les évolutions de ces dernières années, que ce soit sur le plan écologique, économique, social ou politique, ainsi que l’extension des foyers de tensions géopolitiques et des guerres ouvertes, on peut penser qu’en réalité c’est le nouveau monde naissant qui est déjà monstrueux.

Où que l’on porte le regard, on peut constater que tous les dangers qui nous guettent reposent sur le pouvoir d’une minorité agrippée à ses privilèges qui fait feu de tout bois pour maintenir sa domination sur ceux qu’elle opprime, en les désignant comme terroristes, surtout s’ils tentent de se libérer de cette oppression, et même en niant leur statut d’existants en tant qu’êtres humains.

 Au Proche Orient, la puissance militaire israélienne extermine, au vu et su de tous, la population civile de Gaza, et l’opinion publique mondiale se voit intimée de ne pas croire ce qu’elle voit ("ceci n’est pas un massacre") ni de réagir en conséquence sous peine d’anathème.

Nous sommes sommés de rester spectateurs impuissants d’une tragédie morbide qui dépasse en nombre et en horreur celle de Srebrenica.

La trêve temporaire qui vient d’être annoncée et la libération d’otages peuvent réjouir, mais il demeure un sentiment de dégoût profond devant les évènements récents.
Face au meurtre de près de 15.000 innocents, aux images d’enfants agonisants qui circulent sur les réseaux sociaux, aux appels désespérés des ONG, de l’ONU, face aux manifestations massives partout dans le monde, ni l’Union européenne ni les États-Unis n’ont envisagé la moindre action contraignante (ni même symbolique) envers Israël pour mettre fin à ce massacre.


Au contraire, après les effroyables attaques meurtrières perpétrées par le Hamas le 7 octobre, les gouvernements occidentaux ont délivré un véritable permis de tuer au gouvernement d’Israël en lui concédant un prétendu "droit de se défendre" qui n’existe pas pour une armée d’occupation.

Pourtant, les intentions politiques du gouvernement d’extrême droite de Netanyahou pour expulser tous les Palestine de leur patrie sont bien connues de tous.
Dans le même mouvement, les colons et l’armée assassinent plus intensément que jamais les civils en Cisjordanie.

Biden a tombé bas le masque en se rendant au Proche Orient à l’abri de ses porte-avions qui portent des missiles nucléaires et croisent au large de Gaza La présidente de la Commission européenne lui a emboité le pas, suivie par le président français qi s’est empêtré dans des déclarations successives contradictoires.
Le chancelier allemand au plus fort de la boucherie a réaffirmé son soutien indéfectible au gouvernement israélien. La Suisse, dépositaire des Conventions de Genève, a refusé d’appeler à un cessez-le feu immédiat et continue sa coopération militaire avec Israël,

Cette sidération ne serait pas complète sans les mensonges médiatiques.

Dans les médias dominants occidentaux – notamment en France –, on a relégué la novlangue d’Orwell au rang de galéjade. Des présentateurs et pseudo-journalistes déchaînés légitiment vingt-quatre heures sur vingt-quatre les bombardements massifs ; des intervieweurs servent la soupe aux porte-parole ou laudateurs de l’armée israélienne et invectivent les invités qui auraient le malheur de défendre un point de vue favorable aux Palestiniens


Partout le débat est totalement verrouillé et le chantage à l’antisémitisme fonctionne comme un rouleau compresseur contre toute voix discordante.
Sans aucune prise en compte de la réalité de ce qu’est le sionisme par rapport au judaïsme, et encore moins la racine de ce conflit qui dure depuis plus de 70 ans.

Il faut se rendre à l’évidence : pour nos gouvernants et médias dominants, une vie arabe ne vaut pas grand-chose ; les enfants morts de Palestine ne suscitent pas la moindre empathie, considérés au mieux comme des dommages collatéraux (quand ce ne sont pas "des animaux", comme l’assure un ministre israélien).

Mais malgré ce matraquage de propagande, le mensonge se lézarde à mesure que s’accumulent les cadavres.

Mais cela sera-t-il suffisant pour sortir de ces ténèbres et (re) construire un Monde moins cruel ?
Certainement pas
Il y faudra l’intervention résolue de toutes celles et de tous ceux qui veulent agir pour la paix